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Troubles cognitifs chez la personne âgée et pratique quotidienne


le samedi 15 janvier 2005

Marc BONNEFOY, service de gériatrie, CHLS, Lyon
Bernard CROISILE, laboratoire de neuropsychologie, hôpital neurologique, Lyon
Pierre HAOND, service de gériatrie, hôpital des Charpennes, Lyon


en partenariat avec le Laboratoire JANSSEN



Programme

09h00 : introduction

expert

09h15 : plénière

Bernard CROISILE

10h30 : pause

10h45 : ateliers

pratique des tests :
  • MMS (à télécharger, version consensuelle GRECO)
  • test des 5 mots
  • test de l’horloge

11h45 : plénière

l’annonce du diagnostic de maladie d’Alzheimer Pierre HAOND

12h30 : repas

14h15 : plénière

prise en charge Marc BONNEFOY

15h15 : ateliers

3 cas cliniques : la prise en charge
  • médicamenteuse
  • maintien à domicile
  • institutionnalisation
16h15 : plénière
  • rapport des ateliers du matin & de l'après- midi
  • avis des experts
Marc BONNEFOY
Bernard CROISILE
Pierre HAOND

table ronde finale


Cas cliniques

Dr Bonnefoy

Madame DUPONT, âgée de 84 ans, veuve depuis 8 ans, vit seule à domicile.

Elle présente des antécédents d’hypertension artérielle et d’hypercholestérolémie et reçoit un traitement par FLUDEX LP, 1 cp par jour et ZOCOR, ½ cp par jour ainsi qu’un état anxio-dépressif. Son poids est de 45 kg pour 1.60 m.

Madame DUPONT vient vous consulter pour un renouvellement d’ordonnance ; elle arrive avec 30 minutes d’avance à son rendez-vous, vous lui demandez son ancienne ordonnance mais elle ne l’a pas avec elle et ne se souvient pas du nom des médicaments. Elle n’exprime aucune plainte particulière et dit continuer à vivre sa vie normalement et accomplir toutes les activités usuelles de la vie quotidienne.

________________________________

  Comment envisagez-vous le déroulement de la consultation ?


Bernard Croisile

Histoire

Madame Pervenche, 79 ans, droitière, pas de certificat d’études, ouvrière.
Accompagnée de son mari âgé de 85 ans

ATCD : HTA depuis 4 ans (bien contrôlée par un traitement), anxiété modérée.

Traitement : Selectol®, ½ Lexomil®

Motif de consultation : difficultés progressives de mémoire s’accentuant depuis 2 ans.

Interrogatoire :

  • Mme Pervenche sous-estime ou nie ses difficultés de mémoire.

  • son mari est plus inquiet :

    • oubli assez rapide des informations, imposant de les lui répéter plusieurs fois, elle repose aussi très souvent les mêmes questions,

    • elle se souvient des souvenirs très anciens,

    • elle range ses affaires à des endroits inhabituels,

    • ménage, cuisine, habillage et toilette correctement  réalisés,

    • son mari gère son budget et son traitement depuis 1 an,

    • depuis six mois, Madame Pervenche lit moins, prend moins d’initiatives,

    • Madame Pervenche est parfois consciente de ses difficultés et développe un syndrome dépressif.

Examen neuropsychologique :

  • MMS = 24/30 : date exacte, le nom de l’Hôpital, l’étage, rappel différé des trois mots

  • Test des 5 mots : Total = 7/10 :

    • rappel immédiat libre = 5/5

    • rappel différé libre = 1/5 (moyenne = 3,8 ± 1,3), l’indiçage catégoriel permet de retrouver 1 des 4 mots.

  • fluence lexicale :

    • 14 animaux en 2 min (moyenne = 26 ± 5) avec 4 répétitions,

    • 9 mots commençant par la lettre P en 2 min (moyenne = 15 ± 8).

  • Mme Pervenche dénomme sans erreur une dizaine d’images très simples.

  • apraxie d’imitation des postures.

Interprétation du scanner : « atrophie cortico-sous-corticale banale pour l’âge ».

Questions

  • Mme Pervenche possède quatre facteurs de risque d’une maladie d’Alzheimer : lesquels ?

  • Quels éléments des plaintes de mémoire sont suspects ?

  • Existe-t-il un syndrome amnésique ?

  • Que penser de l’interprétation du scanner ?

  • Quel diagnostic : oubli bénin dû à l’âge, troubles mnésiques anxieux, syndrome dépressif, maladie d’Alzheimer ?

  • Quel(s) traitement(s) proposer ?


Pierre Haond

Mr H. simon

Motif de consultation : adressé par son médecin traitant pour « bilan de mémoire »

Antécédents :

-          hernie hiatale + (gastroscopie en 2001) : ulcère,

Pathologies évolutives :

  • janvier 2000 :          infarctus du myocarde

  • février 2001 :           anévrysme abdominale , thrombose fémorale superficielle G, HTA

  • Mai 2004 :              pontage aorto-fémoral sur ischémie sub-aiguë

  • Mai 2004 :              épilepsie

  • Juin 2004 :              embolie pulmonaire

  • Septembre 2004 :    hématémèses minimes (gastroscopie en ambulatoire)

Traitement :

  • Amlor 5 : 1 cp

  • Mopral 20 : 1 cp

  • Temesta 1 mg : 1 cp

  • Vasten 20 mg : 1 cp

  • Reminyl 8 mg : 1 cp matin et soir

  • Préviscan : 1 cp

  • Neurotin 300 x 3 par jour

Mode de vie et habitudes toxiques

  • Marié, vit avec sa femme dans une maison

  • 4 enfants, 9 petits enfants (ne peut donner les prénoms)

  • retraité (serrurier, chef d’atelier)

  • aide ménagère : 8 h/semaine

  • activité : jardin et bricolage

  • tabac : gros fumer, mais arrêt depuis plusieurs années

  • alcool : 2 l par jour, moindre actuellement

Anamnèse

Juin 2001

Son épouse dit qu’il se rappelle « de vieux » mais pas de faits récents, depuis au moins deux ans.
Lui ne se plaint pas spontanément de sa mémoire, heureux de sa retraite, ne sait jamais occuper des papiers et a toujours eu de la difficulté en calcul.

Evaluation :
M.M.S. : 24/30
GROBER : confirmer des difficultés d’encodage, score péjoratif en rappel libre et rappel indicé récupération très partielle.
BREF : 15/18
Horloge sans difficulté
Calcul mental : deux opérations simples sur trois sont réussies
Orthophonie : difficulté importante d’accès au lexique

Conclusion : difficulté majeure lors des processus d’encodage, de rappel et de récupération. Pas d’éléments dépressifs.

Octobre 2002 :

Adressé par son médecin car la détérioration s’accentue, épouse fatiguée, demande d’institution.
Proposition de prise en charge à l’ hôpital de jour
Arrêt de la prise en charge car ne participe à rien, très agressif le soir chez lui.

Novembre 2003 :

Vu en consultation, avec son épouse, problème d’une diarrhée chronique ?
Pas de réel conflit, pas d’agressivité.  

Octobre 2004

Vient avec son épouse et les 4 enfants.
Adressé par son médecins pour prise en charge à l’hôpital de jour car épouse très fatiguée (malaises, quadruple pontage)
Alcoolisme persistant, conduit toujours sa voiture pour acheter son vin, se perd souvent.
Refus de prendre les médicaments de temps en temps.
Dort la nuit.

Questions :

  • Quel diagnostic peut-on porter ?

  • Un traitement spécifique est-il utile ?

  • Comment évaluer les troubles du comportement ?

  • Comment évaluer la charge pour le conjoint ?

  • Quelles aides à domicile ?

  • Quelles aides financières ?

  • Peut-on proposer d’autres structures ?

  • Quel traitement psychotrope ?

  • Que dire pour la conduite ?

  • Faut-il institutionnaliser ?


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Pré et post tests

1)  En FRANCE

 

50% des maladies d'Alzeihmer sont diagnostiquée

oui

20% sont traitées

oui

90% des démences sont des démences dégénératives

oui

2)  50% des plus de 50 ans et 75% des plus de 75 ans expriment des plaintes mnésiques à leur médecin généraliste.

oui

3) Toute manifestation psychiatrique ( délire, dépression, troubles comportementaux,) chez un sujet de plus de 60 ans sans antécédent similaire doit faire évoquer une détérioration cérébrale débutante.

oui

4) 70 à 80% des déficits cognitifs légers (MCI ) évoluent vers une maladie d'Alzeihmer dans un délai de 1 à 6 ans.

oui

5) MMS, Test des 5 mots, Test de l'horloge, permettent de porter le diagnostic de démence.

non

6) MMS et Test des 5 mots permettent de suivre l'évolution d'une démence.

oui

7) On parle de troubles de concentration et d'attention devant un Test des 5 mots normalisé par le rappel indiçé et un Test MMS > 24.

oui

8) Devant un trouble mnésique, la prescription d'une NFP, d'un ionogramme, d'une glycémie, d'une calcémie, d'une TSH, et d'un scanner cérébral doivent être demandés.

oui

9) Un bilan spécialisé doit être systématiquement demandé devant un Test des 5 mots non normalisé par le rappel indicé et/ou un MMS <24.

oui

10) Les traitements médicamenteux anticholinesterasiques retardent le passage en institution.

oui

11) Les traitements non médicamenteux ( kinésithérapie, orthophonie, activités culturelles et physiques, psychologue) contribuent au maintien à domicile du patient dément.

oui

 


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Bibliographie

  • Croisile B., Rothoft JM., Plaintes de mémoire en médecine de ville : présentation et prise en charge, La Revue de Gériatrie, 03/2004 ; 29 : 179-188

  • Volpe-Gillot L., Diagnostic précoce et rapide d'une démence, La Revue du Praticien, médecine générale, 24/01/2005, 19 ; 678/679 : 77-84

  • Latombe D., Chauplannaz G. Chauplannaz L., Questions juridiques et maladie d'Alzheimer, Neurosciences, Jansenn-Cilag

  • Andrieu S., Vellas B., Albarède JL., Grand A., Rôle de l'aidant informel dans la prise en charge d'un patient Alzheimer, Neurosciences, Jansenn-Cilag


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Dernière modification : 14 août 2006